Organisation : améliorer son temps d’écriture

Améliorer son temps d'écriture

Il y a peu, je répondais aux questions de Mécanismes d’histoires à propos de mon organisation. Travailler sur plusieurs projets d’écriture, ça marche, comment et pourquoi ?

Organisation : améliorer son temps d'écriture | Aude Réco

AMÉLIORER SON TEMPS D’ÉCRITURE

Alors, oui, dans mon cas, ça porte ses fruits, mais sous certaines conditions. Par ailleurs, n’oublions pas que ça dépend des gens. On fonctionne tous différemment, avec des rythmes, des ambitions et des projets distincts.

Personnellement, je cherche à avoir plus qu’un pied dans le milieu de l’édition, donc je m’en donne les moyens. (Et ça commence doucement à ressembler à quelque chose.)

Quelqu’un qui souhaite se publier une fois de temps en temps fonctionnera autrement. Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise méthode à ce sujet, il s’agit d’un tout, d’une série d’objectifs et de volonté. À chacun·e de trouver celle qui lui convient.

L’ORGANISATION QUI FONCTIONNE OU PAS : IDÉE REÇUE

Une méthode qui convient aux uns n’aboutira à rien sur les autres. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte, avant de réfléchir sérieusement à améliorer son temps d’écriture :

  • emploi du temps ;
  • vie sociale ;
  • loisirs, activités ;
  • motivation ;
  • planification…

Comme vous pouvez le constater, je considère autant les données tangibles que les autres, plus hasardeuses. La motivation la première, car même un auteur qui publie à tour de bras a ses moments de flemme ultime. Il faut pourtant s’y mettre ; l’écriture d’un roman est un travail de longue haleine.

VERS PLUSIEURS MÉTHODES ?

En ce moment, je vois fleurir des articles sur le « Miracle Morning ». C’est l’exemple parfait pour illustrer ce paragraphe, puisqu’il impacte positivement la vie de certain·e·s, tandis que d’autres, comme moi, passent totalement à côté.

Après, évidemment, le « Miracle Morning » s’adapte aux besoins, mais pour ma part, ma routine d’écriture commence avec un bon café. Le reste vient selon mes humeurs et mes envies. (Oui, j’estime avoir assez d’expérience en matière d’écriture, au bout de 12 ans, pour suivre mes envies, en sachant que je bouclerai mes objectifs hebdomadaires quand même.)

Je ne parlerai donc pas d’une méthode, mais de plusieurs. Même plutôt de plusieurs bouts combinés les uns aux autres. Quand je parle de routine, me concernant, c’est un bien grand mot parce que je prends les tâches plus ou moins en vrac. Sauf quand j’ai un impératif : une deadline sur un AT, un article invité à rédiger, de la promo à faire, des corrections éditoriales… Néanmoins, il est rare que je reporte au lendemain, et ce pour plusieurs raisons que je vais tenter de vous exposer.

LE TRAVAIL PRÉPARATOIRE : UN SECRET ANCESTRAL

« Blague » à part, ma mère m’a toujours appris qu’« un travail bien préparé est un travail à moitié fait. » Aujourd’hui, plus que jamais, je mets un point d’honneur à suivre ce judicieux précepte. J’effectue un travail préparatoire avant de me lancer dans l’écriture de chaque roman. Et non, il n’implique pas seulement de rédiger un synopsis de travail et des fiches-personnages.

LÀ OÙ JE DÉCORTIQUE LA MÉTHODE DU FLOCON

Et là où je m’assois dessus aussi. Un peu, car vous n’êtes pas sans savoir que ça fait belle lurette que je l’ai réarrangée.

Je vous en avais parlé à l’occasion du Projet Plume (qui part chez les éditeurs cet été) : j’avais besoin d’une méthode plus malléable, et surtout capable d’aller dans mon sens de progression. Il me fallait poser le synopsis pour mieux connaître mes personnages – présents dans ma tête depuis plusieurs mois, à l’époque –, mais la vue générale du roman ne m’était pas indispensable. Ma trame requérait un synopsis détaillé adapté à chaque personnage afin que je puisse, ensuite, entremêler les différents points de vue et arcs narratifs pour qu’ils se complètent.

Je vous le dis tout net : la méthode du flocon n’est pas une science exacte. Vous pouvez sauter des étapes, en améliorer d’autres, en inventer des nouvelles et les prendre dans l’ordre qui vous chante. Si vous voulez écrire le premier chapitre avant de réfléchir au synopsis, grand bien vous fasse ! Si vous sentez que ce peut être un bon prétexte pour « rencontrer » vos personnages et les voir interagir entre eux, pourquoi pas ? Rien n’est figé.

LÀ OÙ LA MÉTHODE DU FLOCON NE REMPLIT PAS SES FONCTIONS

Je ne vais pas vous mentir, la méthode du flocon est une excellente base de travail. Sauf qu’à mon sens, elle omet bien des détails en matière d’écriture.

Je la trouve particulièrement mal adaptée à tous les genres qui relèvent de l’imaginaire. La création de villes, de pays fictifs, la caractérisation de personnages non-humains… ceci passe plus ou moins à la trappe. Le sujet est effleuré, et finalement, un auteur débutant n’aura pas les clefs nécessaires pour se lancer dans ce type d’entreprise. Bien sûr, on ne peut pas tout servir sur un plateau, mais il y aurait matière à étoffer une version pour la SFFF.

LE CONTEXTE

Par ailleurs, il est fait mention, dans la méthode du flocon, d’un contexte à poser pour écrire le résumé. (Au passage, ne vous fiez pas au nombre de mots indiqués, on parle le plus souvent de la version anglophone.) Un seul contexte est parfois insuffisant à la construction d’une base. Si je prends exemple sur #LancerDeDés, en cours d’écriture, on a :

  • où se déroule l’intrigue ? Dans un village irlandais et dans un monde parallèle ;
  • que se passe-t-il ? (Pour répondre à la question « Quoi ? » du QQOQCP.) Ça dépend, ici ou dans l’autre monde ?
  • à quelle époque l’intrigue se déroule-t-elle ?  De nos jours, mais dans l’autre monde, le temps s’écoule différemment.

L’ACCROCHE EN UNE PHRASE

Pour finir avec les points de la méthode du flocon qui me ralentissent : l’accroche en une phrase. Elle a essentiellement pour but d’aider l’auteur dans la conception de son œuvre et de l’aménagement de son temps d’écriture. Celui-ci va en dépendre. Ou pas, en fait. Pour ma part, je trouve cette étape restrictive. J’ai besoin de voir large. Tant que je n’ai pas à écrire un vrai résumé pour un éditeur, je ne me limite pas à une phrase ou deux. C’est pour moi la meilleure façon de regarder mon roman avec des œillères.

Et quand je dis large, c’est un euphémisme. Il me faut exploiter la place disponible dans ma tête. J’ai d’ailleurs tendance à en « effacer » les informations dites mineures pour libérer de l’espace. Je n’ai jamais fonctionné autrement et chacune de mes histoires commence là-dedans : coincé entre deux bouts de cervelle pendant plusieurs mois. Mais c’est réellement quand je me documente que l’ensemble prend forme.

LA DOCUMENTATION

J’écris beaucoup, beaucoup de textes historiques et la documentation est ma meilleure alliée. Elle me permet d’éviter de chercher une information en plein milieu d’une séance d’écriture. Elle m’évite de nouvelles listes de renseignements à retrouver et de revoir toute mon organisation parfaitement huilée.

Heureusement, j’ai mes périodes de prédilection : l’Angleterre victorienne en fait partie. Cependant, pour les autres − de l’Angleterre de l’entre-deux guerres à l’Irlande médiévale −, il me faut fouiner sur le Net. Là, c’est Evernote qui m’est d’un grand secours. Très pratique, il propose de dresser des listes avec des cases à cocher, d’ajouter du texte, des images, sons, vidéos… Et le top du top : la synchronisation avec un autre appareil dans le forfait gratuit. Étant donné que j’écris sur papier, il m’est beaucoup plus pratique de travailler avec Cortex. (Mon Smartphone.) Surtout, ça allège les idées que je garde en stock sans les noter.

DE L’ORGANISATION DANS LE FOUTOIR QUI ME SERT DE CERVEAU

Ce n’est pas un secret pour celleux qui me suivent : je suis une fieffée bordélique. Mon cerveau fonctionne exactement sur le même modèle niveau organisation. Si j’essaie d’ordonner quoi que ce soit, je peux être sûre que l’information se perdra en chemin.

Pour me souvenir des données importantes, je n’ai aucun mérite, car j’ai toujours eu une excellente mémoire, surtout en ce qui concerne les détails. Et une fois que j’atteins le niveau supérieur, c’est-à-dire quand il faut commencer à tout structurer, mon secret réside dans la prise de notes.

PRISE DE NOTES ET LISTES

J’adore les listes. Quant à la prise de notes, je me vois mal gérer mon organisation sans !

Elles se font d’abord dans un coin de ma tête, selon le projet, voire selon rien du tout. J’ai parfois des lubies, des envies de nouveaux univers, d’expériences inédites. Dans ces cas-là, je note en vrac, et à un moment, plusieurs ébauches de projets s’entretiennent de leur côté pour n’en former qu’un. (Cette étape m’échappe totalement, c’est le moment freestyle de mon cerveau.)

Quand les notes commencent à s’assembler pour former des bouts de récit, je passe aux listes. Pour les personnages, les idées de titres de chapitres, les lieux, la documentation… (Je fais beaucoup dans l’historique depuis 2015, ça nécessite des recherches.)

Mais elles seraient incomplètes sans une mise au point hebdomadaire pour la gestion de tout ce petit monde. C’est sans nul doute ce qui me permet de jongler entre les projets.

UNE « BONNE » ORGANISATION

Une bonne organisation sera toujours affaire de goûts et de couleurs. En plus de revoir la mienne en début d’année, j’ai choisi d’alléger le contenu du blog.

Lire aussi “4 façons de reprendre le blog avec de l’écriture et de l’autoédition”.

Et vous, utilisez-vous la méthode du flocon un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout ? En tout cas, quelle que soit votre (manque d’) organisation, je laisse des modèles de To-Do List et de fiches (roman et personnages) à votre disposition.


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Aude Réco

Je suis autrice dans les genres de l’imaginaire à destination des adultes et des jeunes adultes.

Je suis adepte de méli-mélo temporel, de mondes aux contrées mystérieuses et, surtout, de maisons hantées et d’histoires de fantômes.
J’aime tout ce qui touche au passé et à la mémoire des lieux, aux secrets de famille et vieilles malles poussiéreuses pleines de souvenirs.

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