Beaucoup s’accordent à dire que le monde hyperconnecté dans lequel nous vivons ne facilite pas la tâche à celleux qui rencontrent des difficultés de concentration.
Le Smartphone qui « bloup » ou « clong » à longueur de temps pour transmettre des notifications à son·a propriétaire, les applications – toujours plus nombreuses – pour partager ses lectures, séries TV visionnées et toutes les autres ont tendance à arracher à leurs occupations les moins concentré·e·s d’entre nous.
ÉCRITURE, PROCRASTINATION ET CONCENTRATION
Si la procrastination est souvent affaire de motivation en berne, elle peut aussi résulter d’un manque de concentration. (Qui, elle-même, découle d’autres causes : fatigue, stress, Internet…) Un monde hyperconnecté n’est pourtant pas la cause à tous les manques de concentration. Ça, c’est l’excuse que beaucoup mettent en avant sans chercher à comprendre les motifs de leur procrastination.
LA CONCENTRATION POUR ATTEINDRE SES OBJECTIFS
La concentration est essentielle pour (espérer) atteindre ses objectifs, à condition de les avoir clairement définis, de prévoir une plage horaire suffisante et de ne faire qu’une chose à la fois.
Une To-Do List trop chargée exercera l’effet inverse sur une concentration difficile. La pression engendrée par le nombre de tâches conduira à vouloir tout mener de front, le plus vite possible. Auquel cas aucune des trois conditions propices à une bonne concentration ne sera remplie :
- des objectifs clairement définis
- une plage horaire suffisante
- ne faire qu’une chose à la fois.
VERS DES OBJECTIFS CLAIREMENT DÉFINIS
C’est, notamment, la raison pour laquelle, en 2019, j’ai opté pour des To-Do Lists quotidiennes, plutôt qu’hebdomadaires : arriver à des objectifs clairement définis. (En plus d’allouer à mes tâches des créneaux plus stricts et mieux aménagés.)
Pour ma part, je dresse ma/mes liste(s) chaque matin, avant d’attaquer le travail. Avant, je remplissais mon Bullet Journal le soir, mais ça avait tendance à augmenter mon temps d’endormissement parce que je ne pouvais pas m’empêcher de réfléchir aux tâches du lendemain.
En le remplissant le matin, non seulement je commence en douceur, mais j’en profite aussi pour planifier selon ma motivation pour une tâche précise. (Généralement, j’écris le matin et corrige l’après-midi, mais il m’arrive de préférer corriger le matin pour me débarrasser du plus pénible.)
À SAVOIR QUEL(S) OBJECTIF(S) ON VEUT ATTEINDRE…
Si vous savez quel(s) objectif(s) vous souhaitez atteindre, vous pourrez tout mettre en œuvre pour y parvenir.
Soyez précis·e quant aux tâches à accomplir. Concentrez-vous sur une tâche prévue, sans imaginer ce qu’il pourrait arriver de catastrophique ni essayer de prévoir ce qu’il se passera si X ou si Y.
Se concentrer sur une tâche implique, évidemment, de laisser Smartphone et autres distractions de côté. (On range son livre, celleux du fond, je vous vois !) Si vous pouvez vous passer d’Internet et de votre ordinateur pour ladite tâche, vous pouvez essayer de travailler sur papier.
Enfin, si vous savez ne pas être capable de rester concentré·e plus d’une demi-heure, ne prévoyez pas des sessions de travail de quarante-cinq minutes.
PRÉVOIR UNE PLAGE HORAIRE SUFFISANTE
Prévoir une plage horaire suffisante permet d’appréhender une tâche sans pression. (Je rappelle que, chez certain·e·s personnes – dont je ne fais pas partie –, le stress accroît le manque de concentration.)
Seulement, prévoir une plage horaire suffisante est un procédé simple qui fera pleinement ses preuves si vous aménagez des créneaux optimaux. Si vous êtes plutôt du soir et que vous vous attelez à l’écriture le matin, alors que vos réveils sont difficiles et que vous prenez les transports en commun, vous ne mettez pas toutes les chances de votre côté :
- vous écrivez dans un état de fatigue plus ou moins prononcé et n’avez pas tout à fait les sens en alerte pour une bonne session d’écriture (pire, à terme, vous risquez d’associer l’écriture à une activité désagréable)
- écrire dans les transports en commun n’est pas toujours la bonne solution, bien qu’elle fonctionne pour certain·e·s : le bruit, la peur de louper son arrêt ou l’impression que quelqu’un lit par-dessus votre épaule sont autant de facteurs qui altèrent la concentration.
Surtout, prévoyez des pauses suffisamment longues et nombreuses !
NE FAIRE QU’UNE CHOSE À LA FOIS
Ne faire qu’une chose à la fois implique de ne penser qu’à une chose à la fois, et donc, de réduire le stress pour accroître la concentration. (Du moins, je vous le souhaite !)
Tout le monde n’est pas fait pour accomplir deux tâches en même temps, et de toute façon, l’écriture est un art délicat qui nécessite une pleine concentration. Moi-même, qui ne suis absolument pas monotâche, je mets de côté tout ce qui ne concerne pas mon boulot en cours pour éviter, notamment, de mélanger deux projets et me demander pourquoi j’ai l’impression d’avoir déjà utilisé telle ou telle expression.
Mais, je vous l’accorde, les points que je viens de soulever relèvent essentiellement de ce qui peut être plus ou moins facilement modifié, adapté.
D’autres causes au manque de concentration se révèlent plus vicieuses, comme une faible estime de soi, une sensation de perte de temps ou le syndrome de la page blanche. (La liste n’est pas exhaustive.)
LA PAGE BLANCHE
Parfois, le manque de concentration résulte d’un blocage plus intime.
Écrire, c’est un peu expérimenter nos propres sentiments. On n’est pas tou·te·s prêt·e·s à céder une part de nous dans un manuscrit.
Imaginer une scène, pour un·e auteur·e, c’est la vivre, avec ce que cela implique d’émotions, de réactions… Elle rappellera parfois une expérience vécue, bonne ou mauvaise, ravivera des défaites et des blessures. C’est très intime. On n’a pas toujours envie de parler de soi, de franchir la limite, très ténue, entre soi-même et ses personnages.
Le rapport auteur·e/personnages est très intime. Il peut générer un blocage : la page blanche.
Plein de choses peuvent déclencher un syndrome de la page blanche, mais je suis à peu près sûre qu’il y a un lien avec cette intimité.
Pourtant, le syndrome de la page blanche n’est pas une fatalité, et la s’en alarmer sans raison peut, justement, amener au néant tant redouté.
LE SYNDROME DE LA PAGE BLANCHE N’EMPÊCHE PAS D’ATTEINDRE SES OBJECTIFS
Je m’explique : le syndrome de la page blanche, c’est de ne pas réussir à coucher sur papier ses idées, que l’auteur·e trouvera systématiquement mauvaises, mais :
- le syndrome de la page blanche n’empêche pas d’avoir des idées, puisque le problème réside, la plupart du temps, dans le jugement qu’on leur porte
- c’est le fait d’avoir à un but à atteindre qui aura tendance à repousser le syndrome de la page blanche, puisque la « pensée positive » stimulera la concentration.
Par ailleurs, prendre le temps et ne pas forcer peut, dans certains cas, ramener à une écriture plus naturelle.
Lire aussi “Prendre du temps pour soi : détente et écriture-détente”.
QUELQUES « TRUCS » POUR ACCROÎTRE SA CONCENTRATION
De nombreuses méthodes existent pour accroître sa concentration.
Certaines se basent sur l’outil plutôt que l’esprit, d’autres misent sur des habitudes ou, au contraire, un changement d’habitudes.
Parmi les outils et applications destinés à vous aider à accroître/maintenir votre concentration, vous trouverez (parmi ceux que j’ai testés) :
- la technique du Pomodoro : une tâche pour un temps donné
- Noisli ou Focus@Will : musiques d’ambiance
- Trello : To-Do Lists
- les prompts d’écriture.
Parmi les méthodes destinées à vous aider à accroître/maintenir votre concentration, vous trouverez (toujours parmi celles que j’ai testées) :
- le journal d’écriture : pour se « mettre en jambe », sans pression
- ne pas lire ses notifications le matin : si possible, évitez carrément les réseaux sociaux et la boîte mail
- écrire sur papier : loin des éventuelles distractions.
J’espère que ce bilan hebdomadaire développé vous aura permis d’approfondir certains éléments apportés dans les vidéos de la semaine.
Si vous avez des questions, comme toujours, n’hésitez pas à me contacter via le formulaire ci-dessous.