Je l’expliquais dans ma dernière vidéo : chaque auteur·e évolue dans un espace-temps différent. Et vient inévitablement le temps de prendre soin de soi.
Écrire prend parfois (souvent ?) des airs invasifs : insomnies, réflexions quasi permanentes, besoin de prendre des notes…
J’ai un rythme de sommeil assez étrange : je me qualifie d’impersomniaque. C’est-à-dire que j’ai des nuits de sommeil normales (entre 6 et 8 heures), je dors presque toujours d’une traite, mais mes siestes durent entre 2 et 3 heures. Je suis une lève-tôt (5 heures), et le soir, j’ai un irrépressible besoin de me coucher, mais avec un mal de chien à trouver le sommeil quand j’ai fait une sieste.
ET SI ON SE CONTENTAIT DE L’ESSENTIEL ?
Ce profil particulier fait que j’ai souvent eu l’impression de manquer de temps. J’ai surtout remarqué que je procrastinais trop. Récemment, j’ai supprimé l’application Facebook de Cortex, ainsi que Messenger. Si Instagram reste, je ne lui consacre que très peu de temps. Quant à Twitter, je l’utilise beaucoup pour le boulot et préfère donc ne pas m’en séparer. Par ailleurs, je n’y reste que quelques minutes par jour. Non, Facebook consommait énormément de mon précieux temps. Plus encore, je développais une sorte de relation malsaine avec lui.
Bien sûr, procrastiner moins me permet de mieux avancer mes projets, de travailler plus efficacement, mais moins longtemps, et d’aménager plus de tranches horaires pour moi.
ET SI ON REGARDAIT PARFOIS FILER LE TEMPS SANS NOUS ?
J’adore prendre le temps. M’allonger sur le dos, les mains sous la nuque et considérer un problème d’écriture en observant les nœuds dans le bois du plafond.
Laisser vagabonder son esprit a quelquefois du bon. Les deadlines, les injonctions de soi-même à l’écriture, les à-côtés… C’est beaucoup de pression dans la tête d’un·e écrivain·e qui veut juste poser ses mots tranquillement.
M’éloigner de mon attirail d’auteure a, je trouve, quelque chose de libérateur. Je me sens détachée de toute contrainte, notamment de temps. Ce n’est pas pour rien que l’on préconise une pause entre chaque session d’écriture. Si certain·e·s travaillent mieux sous la pression (comme moi), cela ne les empêche pas de devoir se ressourcer.
La lecture m’y aide fortement. Le jardinage aussi. Le sport, les jeux de société, les promenades avec mon chien, mais aussi des MOOC en lien avec la littérature et l’édition, mon journal d’auteure et « l’écriture-détente ». (Parfois qualifiée d’« écriture-poubelle ».)
Lire aussi “Mon journal d’auteure : l’écriture par l’écriture”.
Malheureusement, beaucoup me diront qu’iels n’ont pas le temps. « Malheureusement », car parmi elleux, combien ne font pas de l’écriture une priorité tout en souhaitant s’améliorer ? (Ah, que de rêves perdus !)
ET SI ON ARRÊTAIT DE DIRE « J’AI PAS LE TEMPS » ?
Je lis beaucoup de statuts/tweets à base de « J’ai pas le temps d’écrire ». (À peu près autant que de « J’adorerais écrire, mais j’attends l’inspiration. »)
Certain·e·s n’ont réellement pas le temps, là où d’autres préféreront traînasser sur les réseaux sociaux. Là n’est absolument pas le problème ; chacun·e occupe son temps comme iel le veut. Sauf que, parmi celleux qui disent ne pas avoir le temps, beaucoup aimeraient améliorer leur écriture, voire publier, et si possible, pas dans cent sept ans.
Ne pas avoir le temps et ne pas établir ses priorités, c’est différent. Et même très différent ! Libre à vous de ne pas faire de l’écriture votre priorité, mais alors, inutile de vous attendre à des résultats immédiats. Et récolter 100.000 vues sur Wattpad, ce n’est pas la consécration, quand on juge de la majorité des publications. (Oubliez la course aux vues, même si, parfois, ça peut rapporter un contrat en maison d’édition.)
Et si, au lieu de ne pas avoir le temps, on s’organisait autrement ? Et si, au lieu de se mettre une pression inutile (sauf pour celleux que ça arrange), on se demandait ce que l’on veut vraiment ? Et si, au lieu d’essayer d’adapter le temps à nous, on décidait de s’adapter à lui, en fonction de nos vies respectives ?
J’en profite pour vous dire qu’à partir de ce jour, et jusqu’au 3 septembre inclus, le blog passe à un article toutes les deux semaines. Pour des raisons de réécriture d’un roman qui me tient particulièrement, il m’a fallu revoir mes priorités. (Non pas que le blog passe en dernier, mais comme les vacances approchent, vous n’aurez pas forcément envie de le lire.)