L’ART ET LA MANIÈRE D’ÉCRIRE UN SYNOPSIS

L'art et la manière d'écrire son synopsis

Le synopsis. Cachez votre joie et dites-vous que si vous en arrivez là, c’est que vous approchez du but : envoyer votre manuscrit aux maisons d’édition.
Le synopsis est souvent considéré comme le nec plus ultra du détail qui gâche tout, car envoyer son manuscrit aux éditeur·rice·s, c’est accepter de ne pas jouer la carte de la surprise à la fin.

L'art et la manière d'écrire son synopsis

L’ART ET LA MANIÈRE D’ÉCRIRE SON SYNOPSIS

Avant de commencer, il convient de savoir qu’il existe deux types de synopsis. (Ou deux fois plus de raisons d’en chier.) Je couperai donc cet article en deux parties :

  • le synopsis de travail
  • le synopsis de soumission.
Deux types de synopsis

LE SYNOPSIS DE TRAVAIL

Le synopsis de travail regroupe toutes les étapes du récit : situation initiale, élément(s) perturbateur(s), péripéties, sous-péripéties, résolution du problème et fin.

Il permet, avant de commencer à écrire, de jauger la qualité de son intrigue, puis la quantité de travail qu’il reste sur un premier jet.

À qui s’adresse le synopsis de travail ?

Le synopsis de travail ne s’adresse pas qu’aux apprenti·e·s écrivain·e·s ni aux aspirant·e·s. Loin s’en faut. Le jour où vous élaborerez une intrigue complexe, vous serez sans doute ravi·e d’avoir bossé sur une base solide, avant d’écrire et de perdre un temps fou en recherches, détections d’incohérences et autres joyeusetés interminables.

Quelle utilité ?

Le synopsis de travail sera votre boussole dans un labyrinthe d’idées. Si vous fonctionnez dans le bon sens, vous avez pris des notes avant de vous lancer. Vous connaissez au moins les grandes lignes de votre intrigue, vous savez de quoi vous partez et où vous arriverez. (À peu près.) Le cas échéant, mieux vaut que vous mûrissiez votre projet.

Je rappelle toutefois qu’écrire ne consiste pas à tout prévoir, alors, au stade du synopsis de travail, il est normal que des éléments demeurent flous. (Quel·le auteur·e ne s’est jamais dit « Je verrai plus tard » ?)

Vous l’aurez compris, cette étrange bestiole peut vous faire économiser des heures sur un travail qui finira à la poubelle, qui vous écœurera de l’écriture et vous donnera envie de fracasser votre crâne contre un mur. Plutôt que de foncer tête baissée, anticipez et employez votre énergie à une bonne préparation.

Par où commencer ?

C’est là qu’intervient la méthode du flocon :

  • résumé ;
  • contexte de base – péripéties principales – dénouement ;
  • fiches-personnages ;
  • développement du résumé en une page minimum : normalement, vous tenez là de quoi travailler votre synopsis de soumission (d’une pierre, deux coups !) ;
  • description : une page par personnage principal – une demi-page par personnage secondaire ;
  • développement du synopsis : vous passez d’une page à quatre ;
  • fiches-personnages plus détaillées ;
  • découpage du roman en scènes : Excel, Scrivener ou tout autre logiciel d’écriture/tableau est votre ami.
La méthode du flocon résumée

LE SYNOPSIS DE SOUMISSION

Le synopsis de soumission (ou l’art de flinguer style, effet de surprise et intrigue) annonce chaque péripétie principale du récit à l’éditeur·rice qui recevra le manuscrit.

Le synopsis de soumission est un résumé de l’intrigue qui se concentre sur les éléments et personnages charnières, qui en dévoile chaque rouage.

Chaque mot compte. Le synopsis de soumission est un outil de prospection auprès des éditeur·rice·s, pas un exercice de style. Il doit pousser l’éditeur·rice à vouloir découvrir votre manuscrit.

Toutefois, ne le confondez pas avec un pitch ou une quatrième de couverture. (Je lis tellement souvent des résumés et quatrièmes de couverture qui sont présenté·e·s comme des synopsis !)

Synthétiser en fournissant à l’éditeur·rice toutes les clefs de l’intrigue

Vous avez terminé, relu, corrigé, re-relu votre manuscrit, il est beau, il est prêt et n’attend qu’à finir sur les bureaux d’éditeur·rice·s. Encore une petite chose avant de vous emballer : le synopsis de soumission, premier lien entre votre manuscrit et les éditeur·rice·s. Si tou·te·s ne l’exigent pas, certain·e·s ne jurent que par lui.

Comme pour le synopsis de travail, vous pouvez utiliser la méthode du flocon comme base. En règle générale, le QQOQCP fonctionne plutôt bien, aussi. Si votre roman ouvre une tri-quadri-penta-(plus ?)logie, une mise en contexte peut s’avérer utile.

LE DÉCOUPAGE (CLASSIQUE) DU SYNOPSIS DE SOUMISSION

Pour vous aider à écrire votre synopsis de soumission (des fois que vous seriez en plein dedans), je vous propose de découper votre intrigue en trois points majeurs (vous pouvez simplement lire cette partie et faire l’exercice plus tard) :

  1. la situation initiale
  2. les péripéties
  3. la résolution de l’intrigue.
LA SITUATION INITIALE

La situation initiale de votre récit concerne la mise en place de vos univers et contexte jusqu’à l’élément perturbateur.

Présentez les personnages importants dans leur ordre d’apparition, de même que leurs buts et les enjeux de l’intrigue.

LES PÉRIPÉTIES

Les péripéties sont faites de rencontres et de difficultés. Soyez læ plus clair·e possible, même si votre intrigue est complexe. Le synopsis de soumission doit, justement, simplifier tout ça et montrer que vous vous y retrouvez parfaitement.

Passées toutes ces péripéties, confrontez vos « gentils » à vos « méchants ». (Je simplifie beeeaaauuucoup pour que vous saisissiez l’idée, mais, en réalité, une intrigue est loin de se résumer au sempiternel gentils vs. méchants-vilains-pas-beaux.) Cette confrontation doit vous amener à la résolution de l’intrigue. (Complète s’il s’agit d’un one-shot, partielle si vous créez un cliffhanger à la fin d’un tome.)

LA RÉSOLUTION DE L’INTRIGUE

À ce stade, vous avez résolu les différents conflits qui alimentent votre texte.

Comme je l’expliquais plus haut, la résolution de l’intrigue dépend du point où vous en êtes par rapport à l’histoire globale. (Si histoire globale il y a.) Exemple concret : vous rédigez le synopsis de soumission pour votre tome 1. Un tome 2 est prévu ; il est donc cohérent, voire naturel, que des éléments de votre intrigue restent en suspens. (Cliffhanger ou non.) Mais, normalement, si vous avez bien fait les choses, votre tome 1 comporte sa propre intrigue, plus ou moins indépendante de celle de votre tome 2, mais sa propre intrigue tout de même.

C’est là qu’intervient la conclusion de l’histoire. (À ne pas confondre avec la résolution, donc.) Si vous êtes parti·e sur un cliffhanger, vous avez peut-être ajouté une scène qui met en branle l’intrigue de votre tome 2. Si vous avez écrit un roman fantastique (entre autres exemples), vous avez peut-être opté pour une fin ouverte… qu’il faudra intégrer à votre synopsis !

Écrire (son synopsis), raturer, recommencer

Si tout va bien, là, normalement, vous tiendrez (une ébauche de) votre synopsis de soumission. J’écris « Si tout va bien », car il n’est pas trop tard pour apercevoir que votre intrigue (ne) tient (pas) la route.

Votre histoire tient-elle la route ?

L’idée du synopsis de soumission est, donc, de synthétiser en fournissant à l’éditeur·rice toutes les clefs de votre intrigue :

  • n’omettez rien
  • allez à l’essentiel (ciblez les actions déterminantes)
  • concentrez-vous sur les personnages qui ont le plus à perdre (la méthode du flocon devrait vous y aider)
  • exit style et effet de surprise (je le répète pour que ça rentre bien : en tant qu’ancienne membre de comités de lecture, il m’arrivait de lire de véritables horreurs) : « Par une belle après-midi d’août 1991… », vous oubliez. « Août 1991… » Point.

Pour l’instant, l’éditeur·rice se moque de votre patte littéraire ; iel veut savoir si l’histoire tient la route. Si tel est le cas, iel se penchera sur votre manuscrit, où vous vous êtes (normalement) paré·e de votre plus belle écriture.

Par où commencer ?

Par le commencement pardi ! Basez-vous sur votre texte et suivez ses étapes, tout en tenant compte du plan que je vous ai développé au-dessus.

S’il présente un ordre chronologique non linéraire (avec des flashbacks, par exemple), voyez si votre synopsis ne gagne pas à être rédigé dans cet ordre.

Déterminez :

  • les protagonistes importants ;
  • les actions clés nécessaires à la compréhension de l’intrigue.

Le synopsis de soumission, c’est un peu Massacre à la tronçonneuse. Taillez dans le gras. Il s’agit sans doute de l’étape la plus exaspérante/ingrate/chiante du processus, mais vous y verrez plus clair une fois le travail haché.

Vous tenez désormais toutes les clefs en main pour plancher sur vos synopsis, quels qu’ils soient. N’oubliez pas que dans l’un, comme dans l’autre, la clarté est essentielle.

Je vous laisse avec ma vidéo « Écrire son synopsis ». (Qui inclut un exercice à réaliser en temps réel.)

(Désolée pour la piètre qualité, je ne disposais pas encore de mon nouveau matériel de tournage.)

Aude Réco

Je suis autrice dans les genres de l’imaginaire à destination des adultes et des jeunes adultes.

Je suis adepte de méli-mélo temporel, de mondes aux contrées mystérieuses et, surtout, de maisons hantées et d’histoires de fantômes.
J’aime tout ce qui touche au passé et à la mémoire des lieux, aux secrets de famille et vieilles malles poussiéreuses pleines de souvenirs.

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11 commentaire

  1. Bon article, tu devrais changer la police des titres qui est illisible
    bonne soirée

  2. Merci pour cet article très intéressant !
    Je n’en suis pas encore à l’étape du synopsis de soumission, mais ça me permet de préparer tout ça.

    1. Bon courage en avance pour ce synopsis ! (Et merci d’avoir lu. ^^)

  3. Bonjour,
    l’écriture inclusive que vous utilisez m’a insupporté !
    Désolé, je n’ai pas pu continuer…

    1. Commentaire inutile !

  4. Merci beaucoup pour cet article intéressant.
    Je me pose cependant la question : comment rédiger un synopsis si le manuscrit envoyé n’est pas un roman (mais un recueil de courts textes, comme des chroniques, par exemple) ?

    1. Je pense qu’on partirait plus sur du cas par cas, selon ce que demande la maison d’édition : une présentation globale du recueil ou un très court synopsis (résumé ?) de chaque texte.

  5. L’écriture inclusive que vous utilisez m’horripile. J’arrête.

    1. Moi, ce sont les commentaires non constructifs qui m’horripilent.

      1. Tout à fait d’accord !

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