Aude Réco Pour écrire un roman, il y a plusieurs écoles : celleux qui préparent leur travail, celleux qui ne le préparent pas et celleux qui le préparent en mode hardcore. (Dont je fais parfois partie.)
Quelle que soit votre méthode (ne rien préparer s’appelle être jardinier ou jardinière), je conseille en général de créer ses personnages en premier pour écrire un roman. J’ai même trois raisons à ça :
- Je commence par les personnages, car ils sont les piliers du roman (sans eux, pas d’action ni d’inaction)
- Les personnages peuvent vous aider à trouver le ton du roman, de la narration, le rythme…
- Et ce qui empêche vos personnages d’atteindre leurs buts constitue des péripéties toutes trouvées !
Les personnages sont les piliers du roman
Je dis toujours que sans personnages, pas d’action ni d’inaction. Cette manière de présenter les choses vous paraît sans doute absurde, car des personnages composent forcément un texte de fiction. Dans ce cas précis, je parle néanmoins de personnages bien menés, d’où l’intérêt de créer ses personnages en premier pour écrire un roman.
Vous ne voulez pas d’un personnage qui fasse tapisserie ou d’un personnage qui agace. (Autant quand vous écrivez que quand vous lisez le roman de quelqu’un d’autre.) Pareil pour les love interests et les Mary Sue. (Une Mary Sue est un personnage considéré comme trop parfait, souvent idéalisé par l’auteur ou l’autrice, voire est une projection de ses fantasmes. Notez qu’il existe un équivalent masculin, mais beaucoup moins employé : le Gary Stu.)
Créer ses personnages en premier pour écrire un roman… L’écrire, oui.
Dans le titre de cet article, ce qui nous intéresse aussi est d’« écrire un roman ».
Nous l’avons vu dans la partie précédente, les personnages sont les piliers du roman. Ils constituent les éléments qui mènent les actions (ou ne les mènent pas), qui prennent les décisions, qui se font avoir ou même tuer.
Personnages, rythme et narration
Sans personnages, pas d’intrigue à développer, d’enquête à mener, d’amour perdu à reconquérir, de trésor à repêcher…
En ce sens, ils écrivent une partie de l’histoire. Au figuré, bien sûr, mais il leur arrive de prendre un tournant qui n’était pas prévu. (Sous la direction de l’auteur ou de l’autrice, qui se rend compte que son personnage aurait tout intérêt à prendre ce tournant.)
Un personnage sera mou du genou, rapide, sarcastique, aussi drôle que Jean-Michel Relou à un repas de famille… Ce qu’il est, ce qu’il fait, la manière dont il le fait donneront un rythme à votre roman et à votre narration. Votre personnage analysera la situation d’une certaine façon, un autre personnage le fera, lui, d’une autre.
Des péripéties toutes trouvées
Et de cette manière – qui leur sera propre – d’analyser, de réagir, de donner leur opinion (ou pas), ils vous apporteront leurs propres péripéties sur un plateau. Apprenez à connaître vos personnages, et ils vous le rendront bien. Faites connaissance avec eux, découvrez leurs secrets, suivez-les dans leurs habitudes. Demandez-vous ce qu’ils ont à perdre, et des péripéties en découleront forcément.
Tout est dans la fiche-personnage !
Le contenu de cet article en impressionnera certain·e·s, mais il vous suffit de bien peu pour apprendre à cerner vos personnages. Plus exactement de dix entrées sur une fiche, que je mets à votre disposition. Retrouvez-la dans ma boîte à outils pour les auteurs et autrices, avec un contenu qui évoluera dans le temps. (Et sans frais supplémentaires.)
