C’est un sujet que j’aborde souvent, ici ou sur Twitter, celui des temps de pause, des temps de repos quand on écrit un roman. Que vous soyez du genre toujours à fond ou très à fond par périodes, vous aménager des pauses est essentiel au renouvellement de votre créativité.

Reposez-vous. Une terre bien reposée donne une superbe récolte.

Ovide

Je parlais justement d’écriture quotidienne et de flux créatif dans ma Bulle créative #11. (C’était en novembre 2021, vous l’aviez peut-être loupée.) J’y indiquais penser qu’il est aussi important de maintenir une régularité dans son écriture que de suivre son flux créatif ; qu’allier les deux était possible. Je m’y emploie depuis, même si le résultat s’apparente surtout, pour l’instant, à un numéro d’équilibriste.

Je dis régulièrement que le temps n’est pas un ennemi et que tout est question d’organisation. (Essentiellement.) Les pauses aussi ne sont pas une ennemie. Elles font partie de l’organisation. Quand je planifie mes mois (puisque je fonctionne avec une master list, maintenant), je prends en compte les temps de repos. Chaque jour, je prends le temps de bouquiner et/ou de pratiquer une activité physique et/ou de cuisiner et/ou d’écouter mon livre audio en cours… Bien sûr, je ne commence pas ma journée en me disant que je dois faire tout ça, à la fois bouquiner, pratiquer une activité physique, cuisiner et écouter mon livre audio en cours. Parce que « je dois » est une injonction. Je le dois pour qui ? Pour quoi ? Pour moi-même et pour me sentir mieux ; considérer ces activités comme des choses à faire, plutôt que de temps desquels profiter est une autre forme de charge mentale. Par ailleurs, certaines activités fonctionnent ensemble chez moi : par exemple, j’aime écouter mon livre audio en cours pendant que je cuisine, mais je ne cuisine pas tous les jours parce que j’ai toujours des plats d’avance. Il n’y a que sur l’activité physique que je reste intransigeante : au moins une fois par jour, à raison de trente minutes. Parce que ça participe à ma concentration, à ma bonne humeur, ça me donne de l’énergie et ça soulage mon dos et mes cervicales.

Je sais qu’en ce moment (et depuis quelque temps), on parle beaucoup de slow, de mode de vie plus lent. Il faut savoir que mon flux créatif est tout sauf slow. Il tourne plutôt à cent à l’heure, fonce dans le tas et opère un virage à quatre-vingt-dix degrés pour recommencer. C’est plutôt ma vie personnelle que j’ai ralentie. Qu’on a ralenti. Peut-être un effet des confinements, même si je n’y crois pas vraiment. Moins de visites le weekend, plus de sessions de lecture ensemble. Moins de sorties shopping, plus d’entretien de la maison. (Ce qui ne signifie pas plus de ménage, juste du rangement et de l’harmonisation.) Je ne me presse plus le matin. (Ce qui explique le temps si long de ma routine du matin.) Ce que j’ai mis en place pour l’écriture avec le flux créatif, j’ai l’impression de l’adopter pour la vie quotidienne. Depuis que je regarde moins l’heure, je me sens plus en accord avec le temps qui passe. (Après, je le considérais déjà comme un allié, ça aide.) Si je n’arrive pas ou si je n’ai pas envie de pratiquer mon activité physique le matin dans ma routine, je me cale un temps dédié à un autre moment de la journée. (Oui, avec Champollion qui applique scrupuleusement sa propre routine matinale, mes réveils sont un peu plus difficiles qu’avant parce qu’ils ne respectent plus forcément mon rythme de sommeil.)

Pour bien vivre avec, le temps nécessite des réajustements réguliers. Ce qui nous correspond aujourd’hui ne nous correspondra plus dans un mois ou dans un an. (Combien ai-je partagé de routines du matin sur ce blog, franchement ?) L’important est de se sentir bien dans le temps que l’on passe parce que l’on va passer encore beaucoup de temps avec lui. (Du moins, je vous le souhaite.)

L'importance des temps de pause pour écrire un roman

Aude Réco

Je suis autrice dans les genres de l’imaginaire à destination des adultes et des jeunes adultes.

Je suis adepte de méli-mélo temporel, de mondes aux contrées mystérieuses et, surtout, de maisons hantées et d’histoires de fantômes.
J’aime tout ce qui touche au passé et à la mémoire des lieux, aux secrets de famille et vieilles malles poussiéreuses pleines de souvenirs.

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