Écrire un roman avec un plan ou pas ? C’est la première question que je me pose avant d’entreprendre quoi que ce soit sur un projet. Il m’arrive bien d’entamer l’écriture des premières lignes/premiers chapitres dans la foulée, mais jamais sans me demander si je prépare un plan ou non. Plan qui ne sera pas forcément rédigé tout de suite, puisque j’aime faire connaissance avec mes personnages sans filet. (Je procède de la même façon avec les manuels d’utilisation, je trouve ça plus intuitif.)
Précision à l’adresse des débutant·e·s : ne soyez pas impressionné·e·s par tout ce blabla et lancez-vous comme vous en avez envie. Il s’agit de votre roman. Si vous commencez sans plan, il ne sera jamais trop tard pour en élaborer un. Et le contraire se vérifie : vous pouvez dévier de votre plan à volonté. (Par contre, les corrections risquent d’être plus costaudes s’il vous faut tout réajuster.)
Mais passons sans tarder aux avantages et inconvénients de chacune de ces méthodes.
Écrire un roman avec un plan
Contrairement à une idée reçue tenace, écrire un roman avec un plan ne vous assure pas de savoir dans quelle direction vont vos personnages. Se lancer avec un plan en rassurera cependant plus d’un·e.
Un plan, surtout si vous débutez, vous évitera des incohérences et les erreurs chronologiques. Mieux, elle vous aidera à conserver des repères spatio-temporels tout au long de votre roman.
Il peut aussi lutter contre les blocages, puisque vous saurez où vous allez. (Et avec un plan suffisamment détaillé, vous saurez précisément où vous vous arrêtez à la fin de votre session de travail et où vous devrez reprendre à la prochaine.)
Enfin (mais ce n’est que mon avis personnel), un plan est le meilleur atout contre les descriptions inutiles. Il vous permettra de dynamiser l’ensemble de votre roman et d’harmoniser les scènes d’action avec les scènes plus calmes.
Écrire un roman avec un plan est toutefois perçu par certain·e·s comme un bâton dans les roues. Et iels n’ont pas tout à fait tort dans le sens où suivre trop strictement un plan pourrait vous faire passer à côté d’opportunités de développement. (Personnages, sous-intrigues…) Il faut néanmoins choisir (on ne peut pas tout raconter), et si votre plan tient la route, alors, le traitement de vos personnages nourrira l’intrigue, et vice-versa.
Écrire un roman sans plan
Écrire votre roman sans plan n’en déterminera pas l’impropreté. J’ai écrit Harmonie, un roman qui switch entre l’Irlande de 1556 et le Londres victorien (entre autres choses) sans le moindre plan. (Mais pas sans me répéter, chaque jour pendant deux mois, qu’il faudrait que j’en gribouille un.) Ma bêta-lectrice de l’époque a absolument tout saisi des enjeux et a pu suivre chaque déplacement de mes personnages. (Dans la réalité et hors réalité.)
Si vous cherchez plus de créativité et/ou souhaitez vous laisser surprendre par votre roman, écrire sans plan vous y aidera. Il vous faudra cependant garder une longueur d’avance sur votre intrigue. (Travailler sans plan ne signifie pas que vous ignorez où vous allez.) Cette avance vous permettra de ne pas bloquer au début d’une session de travail parce que vous cherchez ce que vous allez écrire. (Ou comment l’écrire.)
Enfin, écrire sans plan vous compliquera peut-être la tâche pour ce qui est de la cohérence globale et des repères spatio-temporels. (Astuce : intégrez ces repères dans votre roman, d’une manière ou d’une autre, et tenez-en une liste juste au cas où.)
Avec un plan ? Sans plan ? Entre les deux ?
La décision d’écrire un roman avec un plan ou non dépend uniquement de vous… et de votre roman, il faut bien le dire. Chaque projet est différent. Certaines intrigues vous paraîtront plus simples, peut-être parce que vous aurez l’habitude de suivre cette structure. D’autres personnages vous sembleront tellement partir dans tous les sens que vous les assignerez à résidence grâce à un plan en bonne et due forme.
Une fois de plus, ma meilleure astuce est que vous expérimentiez selon le projet, les personnages, l’intrigue et ce que vous souhaitez en faire. Vous pouvez aussi tester ma méthode du « tiers de synopsis », que je décris dans 3 mois pour écrire un roman. Hybride, elle m’assure un déroulé des actions sans m’enfermer dans un plan hyper précis qui pourrait changer dix fois entre le début et la fin de l’écriture du roman.