Dans Harmonie, Cian Ó Longargain porte un lourd secret. (Que je ne vous dévoilerai évidemment pas, il faudra lire Harmonie, dès le 6 avril, pour le découvrir.) Mais ce que je peux vous dire, c’est que son évolution ressemble au voyage du héros dans le sens inverse.
Cian est un personnage tel que je n’en avais jamais écrit, auparavant. Il ne « grandit » pas, il régresse. Il part de tout (richesse, amour, réputation) pour arriver à rien.
Il erre, mais non sans but. (Un personnage sans but, sans projet, est un personnage voué à l’échec auprès des lecteurices.)
Cian ne passe pas près de 350 pages à ne rien apprendre ni à stagner. Bien sûr, il évolue. Il lève le voile sur certains secrets. Il se confronte à un monde qu’il n’aurait jamais imaginé sans les évènements de cette fameuse nuit de 1556. Il se heurte à des obstacles de taille, comme les 282 années qui le séparent de Jocelin.
Pourtant, Cian avance. (Là où Jocelin en a assez.) Il est même de loin le personnage d’Harmonie qui évolue le plus. (Et le plus durement.)
En fait, il incarne carrément l’archétype du voyage du héros. Il a une quête. Bon, pas au sens propre du terme comme le ferait Frodon avec l’Anneau Unique. Plutôt comme un Ulysse qui doit affronter deux cents ans d’obstacles avant de pouvoir rentrer chez lui.
Par contre, Cian rentrera-t-il chez lui ? Est-ce qu’après deux cents ans, une guerre contre les Anglais, des errances en tout genre, ça signifie encore quelque chose ?
Le retour du héros chez lui, transformé, est la conclusion de tout voyage du héros. C’est là une étape importante, puisqu’elle montre le héros qui a atteint son objectif et qui a appris des leçons importantes sur lui-même et sur ce(ux) qui l’entoure(nt).
Comme je te l’écrivais plus haut, Cian est celui des deux qui apprend le plus tout au long d’Harmonie. Et qu’il rentre chez lui ou pas n’a pas vraiment d’importance, selon moi, puisque son objectif change en cours de route. Je crois pouvoir dire qu’il l’atteint sans l’atteindre. Le succès est doux-amer. Il ne peut pas rentrer dans son « monde ordinaire », car celui-ci n’existe plus, et sa meilleure compréhension de ce qui l’entoure au fil des siècles le pousse à modifier son objectif. Il veut toujours atteindre un état de paix, mais différemment.
C’est pour moi la meilleure leçon que Cian a pu apprendre.
Harmonie sort le 6 avril. Inscrivez-vous sur la liste pour ne pas en louper la sortie. (Promis, je ne vous enverrai que cet email et ne conserverai pas votre adresse.)