JE NE VOUS LE RECOMMANDE PAS POUR ÉCRIRE UN ROMAN HISTORIQUE

Je vous en parlais brièvement dans un TikTok : il y a trois choses que je ne vous recommande pas si vous voulez écrire un roman historique. (Surtout si vous débutez.) Trois choses plutôt casse-gueule, qui, en plus, pourraient ne rien apporter à votre roman.

Fuyez les intrigues à bord d’un navire/vaisseau/bâtiment

Foc, clinfoc, déraper l’ancre, timonerie, fosse aux câbles, sainte-barbe, entrepont, appareiller… Et, encore, là, je ne vous parle pas des grades, des postes occupés à bord. Ni des bricks, frégates, goélettes…

Écrire un roman (historique ou pas, d’ailleurs) à bord d’un navire, c’est accepter d’en comprendre le fonctionnement : ses différents « étages », différentes zones, la manière dont on le fait naviguer, la hiérarchie des personnages à son bord. Peut-être beaucoup de technicité qui vous fera des nœuds au cerveau et chamboulera votre perception des repères spatio-temporels.

Des manoirs à prendre avec des pincettes

Les grosses baraques, en général, c’est risqué. Il y a beaucoup de pièces et, donc, un gros travail préparatoire à opérer pour déterminer lesquelles vous utiliserez dans votre roman.

Pour un manoir, c’est la même chose… avec l’architecture qui diffère, la déco qui diffère, l’éclairage qui diffère, les divers rangs qui se croisent (les « maîtres », les domestiques dans leur ensemble, le majordome qui dirige les domestiques, donc, c’est un peu mieux, mais de la domesticité quand même…), les termes parfois techniques…

Si, vraiment, vous ne pouvez pas éviter de situer votre action dans un manoir, choisissez soigneusement les pièces qui vous seront utiles, ainsi que les personnages. (Là, je pense surtout aux domestiques parce qu’il peut y en avoir un paquet : majordome, intendant, cuisinière, bonne, chauffeur, jardinier…)

La colonisation, c’est moyen

Imaginez-vous en train d’écrire ce fameux roman historique avec toutes les contraintes que cela comporte : le cas des personnages féminins, celui des personnages racisés, le rapport hiérarchisé avec les domestiques, les coutumes (les photos post-mortem, par exemple), les mœurs de l’époque… À ce gloubi-boulga d’informations à gérer, ajoutez une culture locale. C’est-à-dire que vous implantez vos colons. Au hasard (non), je choisis l’Empire des Indes. (Ou Raj britannique.)

J’ai opté pour ce contexte avec La Belle au lys (lien affilié), ma deuxième novella gothique aux éditions du Petit caveau. Malgré mon expérience en termes de genre historique, j’ai bien galéré parce que, si tout paraît comme en Angleterre victorienne, puis en Angleterre edouardienne, ce ne sont vraiment là que des apparences. Des autochtones domestiques, une architecture avec ses codes propres… Le tout avec des personnages britanniques jusqu’au bout des ongles. Je n’ai jamais dû effectuer autant de recherches pour un texte si court, alors réfléchissez-y bien avant de vous lancer.

Malgré tout ceci, vous êtes téméraire…

Mon article ne vous a pas fait changer d’avis et vous rêvez de pouvoir retranscrire sur le papier l’âme de l’époque choisie ? Déjà, bon courage. Sincèrement. Puis je ne peux que vous renvoyer vers mes astuces et ressources pour écrire un roman historique. Et encore bon courage.

Je ne vous le recommande pas pour écrire un roman historique

Aude Réco

Je suis autrice dans les genres de l’imaginaire à destination des adultes et des jeunes adultes.

Je suis adepte de méli-mélo temporel, de mondes aux contrées mystérieuses et, surtout, de maisons hantées et d’histoires de fantômes.
J’aime tout ce qui touche au passé et à la mémoire des lieux, aux secrets de famille et vieilles malles poussiéreuses pleines de souvenirs.

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