20006 mots en vingt-huit jours. Ce n’est pas si mal, même si je visais les mille mots quotidiens. Je n’aurai, en plus, loupé que cinq jours d’écriture, ce qui me conforte dans l’idée que je suis sur la bonne voie pour me réapproprier l’habitude d’écrire de façon régulière. Toutefois, je le sais et vous le savez aussi, ce bilan du défi BRIQUES ne vaudrait pas grand-chose sans une analyse plus poussée.
Comme je l’expliquais dans l’article d’introduction de cette série, le défi BRIQUES s’est déroulé du lundi 14 février au lundi 14 mars. (Hier, donc, pour moi qui écris cet article.) En janvier, j’ai écrit 6634 mots. En février, j’en ai écrits 18227. En mars, pour l’instant, j’en suis à 5529 mots.
Dans le cadre du défi BRIQUES, mars est le mois où j’ai cumulé le plus de jours non écrits : quatre sur cinq. Et c’est là que je me rends compte à quel point le quotidien peut impacter ma capacité à écrire. Rien de grave ni d’ingérable, juste un goûter d’anniversaire à organiser, soit : faire un saut au supermarché (en transports en commun, point assez négatif à cause de mon hyperacousie), préparer deux gâteaux et quelques mignardises (j’adore cuisiner), faire la vaisselle et dresser la table. Niveau organisation, si je suis allée au supermarché en avance, je n’ai pu préparer mes gâteaux que la veille (et lavé la vaisselle correspondant aux préparatifs), et pareil pour la table. C’était donc beaucoup de la « dernière minute ». Pas de quoi anticiper sur des jours entiers, et pourtant…
J’ai été éduquée dans un environnement où tout devait être absolument parfait : sol propre, tapis passés à l’aspirateur, bibelots dépoussiérés, maison rangée. Cette instance à l’irréprochable m’a poussée à mettre en place des mécanismes. Mais je ne suis pas parfaite, mes romans ne sont pas parfaits, alors, pourquoi mon intérieur devrait-il l’être ? Depuis quelques années, je déconstruis ces mécanismes. C’est long, et il y en a encore quelques-uns qui ressurgissent de temps en temps, alors qu’à d’autres moments, je m’en fous complètement. (On peut avoir une maison propre sans qu’elle soit impeccable, surtout si c’est pour obtenir une sorte de validation silencieuse, plutôt que pour sa satisfaction personnelle.)
Ce n’est pas tant passer l’aspirateur ou laver les sols qui m’épuise, plutôt le fait d’y penser. (C’est ce qu’on appelle la charge mentale, hein.) Et ce n’est pas faute d’avoir un compagnon qui participe aux tâches ménagères. Est-ce qu’il reste des gobelets pour le goûter, est-ce qu’on aura assez à manger, il ne faut pas oublier de rendre ceci ou cela à Untel ni de mettre une bouteille au frais… Les petites tâches s’accumulent vite quand on reçoit des invité·e·s. À côté de ça, il y a le quotidien, préparer à manger, promener le chien, arroser les plantes… et écrire. Si je compte, la semaine qui a précédé le goûter, j’ai écrit 4279 mots. En février, une semaine avoisinait plutôt les 5500 – 6000 mots. (Il n’y a pas une énorme différence non plus, mais je ne vois qu’elle.)
Et je ne parle même pas des loisirs. Pas de lecture, pas de sport, pas de journaling… Un vrai blocage. Pas de lecture, ni de sport, ni de journaling, pas de soupape de sécurité non plus ; aucun moyen de décompresser ; pas d’entretien de mon énergie. Dimanche soir, c’était live puzzle et papote sur Twitch pour me changer les idées, mais hier, j’ai passé la journée à dormir. (Dans le genre pas normal…) Ce n’est pas pour rien que j’ai parlé d’hygiène mentale dans ce live.
J’ai une grosse restructuration de ma routine à opérer : réintégrer la lecture et le sport (je suis en train de lire le tome 1 de Ravinger et Ward, je vous le recommande en passant), aménager des créneaux d’écriture pour favoriser le travail en profondeur, prendre le temps de faire mon journaling (les gratitudes, ça aide !), me consacrer à mes loisirs…
Le défi BRIQUES n’aura été ni un échec ni une pleine réussite. Il m’aura surtout fait prendre conscience de travers qui réapparaissent occasionnellement et dont je dois absolument me débarrasser pour mener la vie sereine à laquelle je prétends. Parce que si je me laisse submerger par le quotidien, je ne peux pas réintégrer l’écriture à ce quotidien, alors que c’est là mon gros objectif pour 2022.
Pour ce presque premier trimestre 2022, j’accumule 30390 mots. À peine un mois d’écriture selon mon objectif de mille mots par jour. Il me reste cependant deux semaines pour y remédier (sans faire de miracle, bien sûr) et pour accomplir certaines tâches qui me permettraient de « sauver » ce premier trimestre.