Dans le cadre de la création de mon univers de fantasy, je vous ai parlé de créer la géographie d’un roman, de géopolitique, de magie cohérente et de religion. Il me reste, aujourd’hui, à aborder le sujet de la société. Parce que des personnages occuperont le territoire dans le roman. Et parmi ces personnages, certains maîtriseront la magie, d’autres feront partie de l’ordre religieux. Mais au-delà ?
À ce stade de mes réflexions, je sais (donc) qu’il sera question de magie dans ce futur roman de fantasy ; d’une sorte d’équilibre magique difficile à maintenir. Il faut des personnages pour gérer cet équilibre. Je sais aussi (j’en parlais la semaine dernière) que la magie et la religion auront un socle commun. Enfin, je sais qu’il sera question d’un roi (Kaffir Quatre-Vent) qui aura choisi l’exil au profit du maintien de la paix dans son royaume. Pour le reste, c’est le flou. Je n’ai aucune idée de l’intrigue, des sous-intrigues… Enfin, si, il y aura une histoire de reconquête du trône, mais je veux voir au-delà de la notion de pouvoir. J’ai l’impression que Kaffir Quatre-Vent, lui, verra au-delà de son statut de monarque sur le retour. Je ne sais pas encore si je suis capable de me lancer dans des complots et autres coups de bluff ; ça reviendrait à donner une place plus importante que prévu à la géopolitique. Mais je crois qu’avec un roi exilé sur le retour, je n’y échapperai pas. Heureusement (ou malheureusement), tout ce que je pourrai imaginer serait en deçà de ce qui a pu vraiment se produire, alors, je m’inspirerai sans doute de faits réels pour les retravailler à ma sauce.
Quoi qu’il en soit, il faut des personnages pour comploter, pour troubler l’équilibre magique de mon monde, pour porter l’intrigue et les sous-intrigues. À mon sens, il y a trois piliers majeurs dans un texte : l’intrigue, le contexte et les personnages. L’intrigue existe grâce au contexte qui, selon ce qu’il est, ne lui conférera pas la même intensité, les mêmes notes, les mêmes émotions. Et l’intrigue existe à travers les personnages parce qu’ils font des choix, parce qu’ils ont des valeurs (ou pas), qu’ils nourrissent des ambitions, ont un but et parce qu’ils vont là où ils vont de la manière qui leur est propre. Si vous pouvez changer un personnage sans que votre intrigue s’en trouve modifiée (de même si vous pouvez interchanger des personnages), c’est que ce personnage n’est pas indispensable.
Et c’est là la tâche délicate qui m’attend : qui sont ces gens qui porteront l’intrigue ? Qui sont ces autres qui la subiront ? Et qui sont ceux qui lui tiendront tête, qui s’y opposeront ? Les personnages ont encore besoin que je leur donne des motivations, des objectifs et une destination à atteindre. Ils ont besoin que je leur attribue des valeurs, des obsessions et des des relations avec les autres. Ils ont besoin que je leur écrive un passé (super important) pour que je les comprenne mieux (et les écrive mieux) maintenant. (Non, je ne crois pas à l’émancipation des personnages, mais je vous en reparle dans la newsletter de ce dimanche. Rejoignez-nous pour ne pas la louper !)