Dans le genre fantastique, le cadre est un personnage à part entière : une maison hantée, un cimetière abandonné, une vaste forêt… une petite île… Une petite île où tout le monde se connaît, le brouillard, des falaises abruptes…
Je disais donc que, dans le genre fantastique, le cadre est un personnage à part entière. Il participe à l’atmosphère angoissante et intrigue læ lecteur·rice. Dans Les Murmureurs, l’intrigue se déroule sur l’île de Taily Fair. (J’ai inversé le « F » et le « T » de « fairy tale », car, à son arrivée, Edward espère bien y vivre un renouveau après une période mouvementée de sa vie.) L’hôtel dans lequel il séjourne n’accueille aucun client, puisque l’île n’est plus touristique depuis longtemps. Le sol craque. Les marches d’escalier craquent. Les dossiers des chaises craquent. Il n’est pas forcément bien isolé, non plus. Imaginez-vous une bâtisse dressée sur deux étages et qui commence à se tasser sur elle-même.
Imaginez cet hôtel sur une île fouettée par le vent, cernée de falaises et qui s’achève par un isthme pour lequel les habitants éprouvent une peur irraisonnée.
Vous êtes sur Taily Fair.
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L’hôtel. Enfin. Pas que Matthew détestât Taily Fair – quoiqu’un peu quand même –, mais le bâtiment décrépit offrait une sorte de terrain accueillant. Le jeune homme y avait ses repères, le pot à crayons abîmé sur le bord et posé sur le comptoir, par exemple. Ce cadre qui représentait un petit bateau de pêche au large. Il n’avait jamais réussi à le suspendre droit. Détail insignifiant, il avait toutefois son importance pour lui. Matthew se sentait en sécurité dans ce vieil hôtel. Quand il mettait un pied dehors, il craignait parfois d’être pris dans une tempête monstrueuse, de finir comme ses parents.
Les Murmureurs, pages 26-27.