C’est le pire conseil d’écriture que j’aie pu lire, et il revient souvent.
Bon, déjà, vous connaissez mon aversion pour le terme « conseil », auquel je préfère celui d’« astuce », plus authentique. Mais ce conseil en particulier a le don de me hérisser le poil.
Conseils d’écriture et réseaux sociaux
Ce pire conseil d’écriture, je le vois passer sur les réseaux sociaux depuis que je les fréquente, et c’est bien là la preuve que vous ne devriez pas pêcher vos astuces d’écriture là-bas :
- Elles y sont très générales et ne reflètent donc pas votre façon d’écrire, ni votre texte, ni votre intrigue (elles visent tou·te·s les auteur·rice·s et aucun·e à la fois)
- On ne peut pas suivre toutes ces astuces, sinon, ce serait du grand n’importe quoi
- Enfin, si des astuces gratuites avaient déjà changé le monde, ça se saurait.
Le pire conseil d’écriture
Ce fameux pire conseil d’écriture consiste à écrire ce qui se vend, plutôt que ce qui vous plaît. Et il est foireux au possible.
C’est comme si j’écrivais de la romantasy dans le seul but de voir l’un de mes romans publiés. Je n’en lis pas. Par conséquent, je n’en connais pas les codes. Et la romance et moi, ça fait douze. (Je sais que mes personnages ont tendance à trop tomber amoureux, mais je n’ai écrit que deux romances dans ma carrière.)
Le premier risque à suivre ce pire conseil d’écriture
Écrire un roman dans un genre dont vous ne maîtrisez pas les codes vous semble contre-productif ? C’est normal. Écrire un roman qui ne vous plaît pas, c’est pareil. Je n’ai jamais écrit d’histoire de vampires (même si une me trotte dans la tête depuis plus de 10 ans). Je suis team loups-garous, alors, j’écris sur les loups-garous. Et j’étends ça vers des sujets qui me tiennent à cœur : trouver sa place au sein de la société, la différence, les complications liées à un changement aussi fort qu’une transformation à chaque pleine lune (la colère, les sens plus développés, la peur de devenir quelqu’un d’autre…).
Du problème des effets de mode
Écrire un roman dans un genre qui cartonne (en ce moment, la romantasy), c’est le meilleur moyen de vous y ennuyer. Imaginez-vous vous installer à votre bureau plusieurs fois par semaine pour poursuivre le chemin de personnages dont vous vous fichez éperdumment.
Le calvaire. Je ne plaisante même pas. Je ne me vois pas feindre de l’intérêt pour des univers dont les codes s’inscrivent dans la romantasy. Les effets de mode dans la littérature, ça existe aussi, et y céder, c’est parfois agir sur un coup de tête.
Le meilleur moyen de ne pas vous épanouir dans votre écriture
Vous engager dans un roman dont les tenants et les aboutissants ne vous intéressent pas, c’est le meilleur moyen de ne pas aller au bout. De vous décourager. De vous dévaloriser en vous demandant pourquoi les autres y arrivent et pas vous. De procrastiner ce roman en développant des problèmes qui n’étaient sans doute pas là avant que vous décidiez d’écrire ce roman par effet de mode.
Posez-vous les bonnes questions. D’ici là, si vous procrastinez déjà, lisez Comprendre la procrastination, je l’ai écrit pour ça.