Commencer un roman historique peut s’avérer un sacré casse-tête ! On n’a pas encore l’équilibre entre actions et descriptions, on hésite sur les premiers éléments représentatifs de leur époque et qui immergeront læ lecteur·rice… Si ce sont des difficultés auxquelles vous faites face, je vous propose d’y remédier grâce à cet article.
L’action pour commencer un roman historique
Pour commencer un roman historique (comme pour tout roman, d’ailleurs), il faut captiver læ lecteur·rice. Lui donner envie de continuer. De découvrir l’époque que vous dépeignez, et, pour cela, il n’y a pas de meilleur moyen que læ plonger dans l’action.
Mais il y a action… et action.
La première consisterait, par exemple, à introduire votre roman en plein bombardement de Londres. Hum. Pas facile à décrire sans omettre les sentiments du personnage ni en faire des tonnes, n’est-ce pas ? Parce qu’il ne faut pas oublier qu’écrire un roman historique, ce n’est pas rédiger une encyclopédie.
Ici, on essaie vraiment de ne pas faire compliqué quand on peut faire simple. L’action peut être plus ordinaire, plus calme et n’impliquer qu’un personnage ou deux.
Vers une action moins compliquée à mettre en place
Commencer un roman historique n’est déjà pas chose aisée, alors, imaginez si vous vous imposez une course-poursuite dans un château médiéval ou sur une place publique en pleine Rome antique ! Il y aurait beaucoup d’éléments à gérer : personnage(s) qui mène(nt) l’action, personnages qui y assistent, cadre, bruits, odeurs… (Quand on décrit, on a tendance à se concentrer sur deux sens, la vue et l’ouïe, alors que les trois autres sont très intéressants à exploiter.)
L’introduction de votre roman peut se faire via un personnage qui :
- se rend dans un lieu important
- raconte ou lit une histoire
- effectue un long voyage (et raconte au fil de celui-ci)
- évoque des souvenirs
- quitte un endroit…
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Jusqu’à présent, on parlait de l’action pour commencer un roman historique. Passons, maintenant, à mes deux astuces pour inciter læ lecteur·rice à poursuivre leur lecture. (Puisque là est le but, ne l’oublions pas.)
Astuce 1 : du plus général au moins général
Cette astuce vaut essentiellement pour les cinq sens :
- la vue : que voit le personnage en premier ? Qu’est-ce qui l’entoure ? (Une forêt, une place publique, un marché…) Quel élément attire suffisamment son attention ?
- l’ouïe : quels sons entourent le personnage ? Est-il plongé dans le silence ? Discute-t’on autour de lui ? Que se raconte-t-on ? Que se murmure-t-on ?
- le toucher : le personnage bouscule-t-il quelqu’un ? Tombe-t-il ? Se coupe-t-il ? Se brûle-t-il ?
- l’odorat : quels parfums flottent dans l’air ? La nourriture ? La transpiration ?
- le goût : le personnage a-t-il le goût de son propre sang dans la bouche ? Est-il en train de manger ? Son repas est-il empoisonné ?
Les cinq sens sont précieux quand on écrit, surtout quand on commence un roman historique, où chaque indication permet aux lecteur·rice·s de s’investir dans l’époque que vous décrivez. Faites en sorte qu’iels ressentent le soleil cogner sur leur tête, la sécheresse de leur bouche, la lourdeur de leurs paupières, le brûlant du sable sous leurs pieds, l’immensité désertique à perte de vue…
Vous n’êtes pas obligé·e (bien sûr) d’employer les cinq sens tout le temps. Veillez, plutôt, à les exploiter quand nécessaire. À trop y recourir, vous alourdirez votre texte et (puisque c’est là le sujet qui nous intéresse) les premières lignes de votre roman.
Astuce 2 : en dire suffisamment, mais pas trop
Ma deuxième astuce pour commencer un roman historique, en plus de jouer sur les cinq sens, est d’en dire suffisamment, mais pas trop.
Ici, comme on parle de roman historique, vous ne pouvez pas ajouter du suspense à un évènement historique, dont l’issue est déjà connue (sauf si vous écrivez une uchronie), mais rien ne vous empêche de le faire avec l’un de vos personnages, mêlé à cet évènement. Par ailleurs, vous pouvez tout à fait imaginer un complot contre un roi ou une reine, remplacer un prisonnier anonyme dans une célèbre prison par l’un de vos personnages, etc. Les possibilités sont multiples.
Écrire un roman historique, c’est, aussi, jouer avec la réalité historique. On ne vous demande pas d’être parfaitement au point, tant que vous ne semez pas des anachronismes sur vos lignes de texte, par exemple.
Enfin, ne vous empêtrez pas dans des descriptions interminables. Les détails doivent servir le roman, pas le rendre illisible. Au début, optez donc pour quelques éléments forts ou un évènement marquant. Ne dévoilez pas tout à ce sujet. (Pourquoi le personnage fuit-il ? Pourquoi a-t-il entrepris ce voyage ?) N’oubliez pas que vous avez un roman entier pour détailler tout ce qu’il est nécessaire de détailler.
Commencer un roman historique sans pression
Commencer un roman historique n’est, définitivement, pas de la tarte. Pour en avoir écrits plusieurs, je connais les difficultés propres à ce registre. Avant de trouver le bon ton, il ne faut pas hésiter à essayer, à écrire des bouts de phrases, puis voir lesquelles fonctionnent ensemble.
Les premières lignes d’un roman sont essentielles à l’immersion des lecteur·rice·s, mais, aussi, les plus difficiles à écrire. C’est pour cette raison que je conseille toujours de bien préparer son roman historique avant d’en entamer l’écriture. Si vous voulez bénéficier de plus de conseils, j’ai créé une liste d’attente à laquelle vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire !