10 raisons pour lesquelles j’aime écrire

Cet article aurait pu se nommer « 10 raisons pour lesquelles je dois écrire » ou « 10 raisons pour lesquelles mon cerveau ne me laisse pas ne pas écrire », mais je vais rester sur le plus classique « dix raisons pour lesquelles j’aime écrire ».

10 RAISONS POUR LESQUELLES J’AIME ÉCRIRE

L’écriture est souvent perçue comme éprouvante. En effet, il n’est pas rare de lire ou d’entendre un·e auteur·trice dire qu’iel a accouché d’une scène, voire d’un roman entier, dans la douleur. Ça a été le cas pour Cœur sommeil, alors que les mots pour le Projet Plume ont coulé d’eux-mêmes. Il existe pourtant de sacrées raisons d’aimer écrire, autant pour moi que pour les autres, sans quoi on aurait arrêté il y a belle lurette.

Pour les besoins de cet article, j’ai retenu dix raisons pour lesquelles j’aime écrire, mais, en fouillant bien, je suis sûre de pouvoir en trouver plus !

RAISONS POUR LESQUELLES J’AIME ÉCRIRE : AVANT L’ÉCRITURE

Avant la rédaction du manuscrit, tout est encore possible. C’est le moment que je préfère, quand tout reste à faire, à conquérir, et il figure en bonne place des raisons pour lesquelles j’aime écrire.

RAISON 1 : PINTEREST

Je suis quelqu’un qui a besoin de visualiser. En vrai. Mais, à moins de parcourir le globe avec mon appareil photo ou de me dégoter un TARDIS pour remonter le temps et finir au XIX ème siècle, j’en appelle à Pinterest. Fidèle outil chronophage quand on ne cherche rien de précis ; heureusement, la plupart du temps, je sais ce que je veux et je le trouve même assez vite.

La fonctionnalité que je préfère ? Celle de pouvoir créer des tableaux secrets. Ça permet d’avancer sans rien dévoiler à personne.

RAISON 2 : LE BRAINSTORMING

Je ne brainstorme pas à proprement dit. Ou je ne m’en rends pas compte. J’ai comme un tableau dans la tête et je trie les idées qui me viennent selon les chantiers. Je ne note que celles qui n’ont pas (encore) de projets. Dans mon carnet d’écriture. Toujours.

Dans mon carnet d’écriture.

Tout ça pour dire que j’adore le moment où tout commence à se mettre en place sans même que je m’en aperçoive. C’est le début de quelque chose, je ne sais pas encore à quoi ça va ressembler exactement, mais j’y prends un plaisir dingue.

RAISON 3 : LES PREMIÈRES LIGNES

Ça va de pair avec le plaisir que j’éprouve quand j’ouvre un cahier/carnet neuf et que je commence à en noircir la première page. (Les pages impaires sont d’ailleurs mes préférées parce qu’elles brillent.)

Écrire les premières lignes, c’est faire plus ample connaissance avec ses personnages, c’est donner le ton, même si l’on sait depuis longtemps où l’on va. Que je travaille avec ou sans filet, la sensation demeure la même. Cette étape reste celle où les choses se concrétisent.

RAISON 4 : LE SYNOPSIS

Alors, oui, je déteste écrire les synopsis. Seulement, quand il ne consiste pas à finir chez un·e éditeur·trice, je l’aime bien parce qu’il me permet de voir des morceaux d’intrigue se nouer bout à bout, et, ça, c’est cool. Je ne dis pas que le premier syno est toujours le bon ; il y a souvent des lacunes et toujours des détails à remanier. Parfois, je ne m’en rends compte qu’à l’écriture.

Le top du top en matière de synopsis (et j’ai découvert ça récemment avec le Projet Plume) : le syno du point de vue de chaque personnage. Il permet, non seulement, de développer le personnage, mais aussi de lui trouver une vraie place au seine de l’intrigue. C’est également un bon moyen de voir s’il est nécessaire à l’histoire ou si je peux m’en passer.

RAISONS POUR LESQUELLES J’AIME ÉCRIRE : PENDANT L’ÉCRITURE

Comme dit toujours mon père, « Avant l’heure, c’est pas l’heure ! » Mais quand sonne l’heure, tant attendue, d’écrire au-delà des premières lignes, c’est un ensemble de petits plaisirs quotidiens qui se mêle à l’écriture.

RAISON 5 : ME METTRE DANS LA PEAU DES PERSONNAGES

Surtout dans celle d’un bon gros vilain ou d’un perso carrément bizarre, le genre à aller trop vite pour les autres ou à avoir des plans très improbables, mais à y croire dur comme fer. Je déteste les stéréotypes. Inventer un personnage, lui donner un caractère, un but et des intentions est une façon de vivre l’histoire avec lui, mieux, de la vivre à sa place.

RAISON 6 : LES PERSONNAGES QUI FONT CONNAISSANCE ENTRE EUX

Là aussi, tout est question de ton. À l’étape du synopsis (pour celleux qui en écrivent un), on sait que Truc et Bidule vont se retrouver nez à nez, comment et pourquoi. On a aussi une petite idée de ce qu’iels vont se dire et en quoi ça va les attirer/repousser/agacer…

La manière dont iels vont y parvenir, parfois, c’est une autre paire de manches.

Au début, il n’est pas rare de tâtonner pour trouver les expressions adéquates (faciales, corporelles ou orales), et, quand je relis le début d’un texte, alors que je suis loin, loin de ces prémices, je me rends compte du chemin parcouru, tant pour elleux que pour moi.

RAISON 7 : LA BARRE DE PROGRESSION

Petite satisfaction personnelle – et on connaît tou·te·s ça, quand on raye une entrée de sa To-Do List, quand on se dit qu’on a lu X romans sur le mois, quand on dresse le bilan – : la barre de progression, c’est le bilan quotidien, celui qui encourage pour le lendemain. Ce qu’il y a de mieux, c’est comparer avec celle des autres. Là, ça peut vite devenir hyper motivant.

RAISONS POUR LESQUELLES J’AIME ÉCRIRE : AU-DELÀ L’ÉCRITURE

Si beaucoup résument l’écriture à un acte solitaire et répétitif, il n’en reste pas moins riche en émotions, que l’auteur·trice vive celles de ses personnages ou sa propre expérience.

RAISON 8 : LES IMPRÉVUS

Les détails à remanier, vous vous souvenez ? Eh bien, parlons-en, de ces traits de caractère, du découpage foireux, des jours à rallonge ou des nuits trop courtes ! (Vous savez, quand vous vous retrouvez avec une journée qui compte deux matinées et trois dîners ?) Le plus souvent, je précise le moment dans le synopsis de travail, mais il arrive que deux nuits se succèdent sans journée au milieu.

Les autres imprévus « types » de l’écriture englobent ce que certain·e·s nomment l’émancipation des personnages – notion qui échappent à d’autres parce que « Comment un perso pourrait-il s’émanciper de son auteur·trice s’iel a tout anticipé le concernant ? » (Ceci n’est pas une critique, seulement une explication pour celleux qui en ont besoin.)

RAISON 9 : LA BULLE D’ÉCRITURE

Quand j’écris, je ne suis plus là, surtout si je travaille dans mon bureau – et tout le monde sait qu’il ne faut pas venir me déranger. Pas que j’ai besoin d’une extrême tranquillité, juste que je n’aime pas cette sensation d’invasion. C’est mon moment à moi, une relation privilégiée que j’entretiens avec mes personnages. Tout un film se déroule dans ma tête et je suis certaine que, comme moi, vous détestez les pubs.

https://www.instagram.com/p/BwjTMcxnvJS/

RAISON 10 : OUBLIER LE TEMPS QUI PASSE

Quand tu es tellement plongé·e dans ton histoire que le temps devient une notion tout à fait aléatoire – raison pour laquelle je déteste écrire par petits bouts pour combler une attente ou entre deux tâches.

J’ai besoin de me poser, avec un café de préférence, de réfléchir un peu. De m’installer. Ceci doit partiellement expliquer pourquoi je n’ai pas d’horloge à tic-tac dans mon bureau, l’autre étant que je ne supporte pas les tic-tac des horloges. (La seule, en dehors de l’ordinateur, étant l’horloge interne du chien.)

 

Il me semble avoir fait le tour. Évidemment, il y a d’autres raisons pour lesquelles j’aime écrire ; le simple fait de continuer à écrire parle, je pense, de lui-même. Au-delà de cette réflexion très intéressante (qui permet de mieux se connaître), j’estime qu’il s’agit d’un tout.

Écrire est, selon les cas, une activité solitaire ou de groupe, et les sensations diffèrent quant à la communauté que l’on se construit autour de l’écriture. Écrire en compagnie de quelqu’un peut être très riche en échanges ou, au contraire, se limiter aux pauses café, chacun·e restant plongé dans son monde le temps des sessions d’écriture.

Et chez vous, quelles sont les raisons pour lesquelles vous aimez écrire ? L’immersion dans votre intrigue, les relations entre vos personnages, savoir à l’avance ce que vous leur réservez… ?

Aude Réco

Je suis autrice dans les genres de l’imaginaire à destination des adultes et des jeunes adultes.

Je suis adepte de méli-mélo temporel, de mondes aux contrées mystérieuses et, surtout, de maisons hantées et d’histoires de fantômes.
J’aime tout ce qui touche au passé et à la mémoire des lieux, aux secrets de famille et vieilles malles poussiéreuses pleines de souvenirs.

Articles recommandés

4 commentaire

  1. je pourrais citer un très grand nombre de raisons pour lesquelles je déteste (hais) écrire. En fait ces raisons traduisent toutes le fais que je ne pense pas que ce j’écris (écrirai ou avait écrit) puisse être d’un quelconque intérêt. cela traduit un état psychologique très “low vibe”, ce que je pense de moi même : je suis une personne sans intérêt qui n’a rien à dire, qui ne peut intéresser personne. en fait même ces quelque lignes écrites ici il m a beaucoup coûté (effort surhumain) pour accoucher de ce passage. c’est drôle, certaines personnes (la plupart) affirment qu’en écrivant elle se guérissent, elle se sentent bien, plus légère, moi, je me sens frustrée, insignifiante, en tout cas pas mieux.

    1. Ça dépend aussi sur quoi on écrit. Si j’écrivais sur moi-même, je ne suis pas certaine de passionner les foules !

      1. jean-marie rabosée

        Bonsoir , moi non plus . Je suis jean-Marie 70 ans .
        Il y a longtemps j’ai écrit des “poèmes ” sans sens , uniquement basés sur le plaisir d’aligner des mots pour la “musique ” verbale , par exemple : les patères veineuses de nos vieux pis patraques . Ou “laissez-moi un peu de soir sur une herbe ou une vague , revoici petales doux et cristaux limpides .
        J’étais ado … . Difficile de retrouver l’impulsion . Besoin d’un muse je crois , ou d’un fouteur de pied au cul .
        Il y a eu à la bibliothèque de Liège une invitation à continuer des histoires commencées , mais j’ai laissé passer . Bref , pouvez-vous me dire quelque chose ?
        Merci.

  2. jean-marie rabosée

    J’oubliais, depuis 50 ans j’ai rempli 31 journaux intimes , la plupart du temps pour ne pas oublier certaines réflexions susceptibles de m’aider à comprendre ou solutionner des choses personnelles ou sociales , mais toujours avec le plaisir de m'”écouter écrire “

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error: Content is protected !!