Écrire n’est pas souffrir : le bien-être dans l’écriture

Écrire n'est pas souffrir : le bien-être dans l'écriture

Écrire ou ne pas écrire… La question se pose régulièrement, au détour d’une fatigue passagère, d’une douleur naissante ou d’un manque d’enthousiasme ; quitte à négliger son bien-être.

Écrire n'est pas souffrir : le bien-être dans l'écriture

S’il suffit souvent d’un bon coup de pied aux fesses pour se débarrasser du dernier, les deux autres demeurent une réelle interrogation : forcer (après tout, ce n’est que pour une fois, hum), se faire une raison et ne pas insister… On ignore à de trop nombreuses reprises qu’il nous est possible de modérer l’acte d’écriture, d’échelonner le processus et entrecouper le travail sur l’écran. (Parce qu’il faut bien le dire, la plupart des auteur·e·s écrivent sur l’ordinateur.)

LES MAUVAISES HABITUDES ET LE BIEN-ÊTRE DANS L’ÉCRITURE

Si l’écriture est censée rester un plaisir, je vois malheureusement trop d’auteur·e·s qui doivent remplir un quota, boucler un NaNo, un chapitre… Dans bien des cas, l’objectif n’est pas à la contrainte, mais le choix des mots me semble ici exagéré. Nous sommes pourtant bien placé·e·s pour connaître le poids des mots.

DU CHOIX DES MOTS POUR QUALIFIER L’ACTE D’ÉCRIRE

« Écrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. » – Marguerite Duras, Écrire.

Généralement abrégée en « Écrire, c’est hurler sans bruit » (ce qui étiole complètement le propos), cette célèbre citation de Marguerite Duras explore à merveille l’étroite limite entre écriture et souffrance, quelle qu’elle soit.

Aujourd’hui, les auteur·e·s se confient volontiers (sans s’en rendre compte ?) sur les réseaux sociaux, sorte d’exutoire de la douleur. Lombalgies, tendinites, cervicalgies et céphalées sont autant de termes bien connus des auteur·e·s. On les croise à tout va sur les réseaux, ce qui n’est pas un moindre mal dans le sens où ils poussent peut-être certain·e·s à reconsidérer leur façon d’écrire.

Parmi celleux qui doivent écrire, quelques-un·e·s se sentent réellement investi·e·s d’un devoir : aligner les mots coûte que coûte au nom du sacro-saint quota, faire mieux que les copains… Les autres le publient sur les réseaux sociaux en espérant susciter un engouement qui les motivera. Beaucoup ne réalisent sans doute pas l’aspect négatif avec lequel ils présentent l’écriture. Beaucoup ne réalisent peut-être pas non plus les mauvaises habitudes qu’ils adoptent pour produire toujours plus.

IL FAUT MOINS DE TEMPS POUR ADOPTER UNE MAUVAISE HABITUDE QUE POUR S’EN DÉBARRASSER

Frustration, écriture-thérapie ou douleur physique, aucune n’est à négliger. Qu’il s’agisse du corps ou de l’esprit, il faut tenir compte des messages qu’ils nous envoient.

LE BIEN-ÊTRE DANS L’ÉCRITURE, QU’EST-CE QUE ÇA PEUT ÊTRE ?

La plupart du temps, lorsque l’écriture ne consiste pas à se soulager ni à exorciser un mal ou un autre, la douleur est/devient physique. Des postures prolongées et/ou inadéquates peuvent amener à des douleurs, pire, à des douleurs chroniques. De même qu’un mauvais alignement de l’écran, une souris trop éloignée du clavier… (Ou juste son emploi, d’ailleurs.)

J’ai réalisé une fiche que je vous invite à consulter, voire à imprimer. (Vous pouvez aussi télécharger le PDF en dessous.)

Travailler sur l'écran - Aude Réco | Écrire, créer

 

Le bien-être dans l’écriture passe par une posture confortable, qui ne dure pas plusieurs heures d’affilée, une routine qui nécessite des pauses… Tandis que certain·e·s optimisent leur temps de travail grâce à une bonne organisation, d’autres s’en remettent à des techniques auxiliaires, qui, à première vue, n’ont aucun rapport avec l’écriture. Ainsi, la relaxation et la méditation participent aussi au bien-être dans l’écriture.

Se vider la tête, débroussailler un projet ou simplement se détendre sont des objectifs de plus en plus établis par les auteur·e·s. J’en fais partie, un peu par la force des choses, et je dois admettre que la relaxation fut une agréable découverte.

ADOPTER UNE BONNE HABITUDE

On dit qu’il faut en moyenne 21 à 30 jours pour s’adapter à une nouvelle habitude et l’intégrer complètement à sa vie. Même si la moyenne est loin de représenter tout le monde, vous conviendrez que cette notion est plutôt réaliste. On a plus vite fait de s’imposer une routine sans temps mort. Par ailleurs, la mode semble être au planning surchargé et à l’écriture casée entre deux autres tâches, presque négligemment. Le corps est fait pour bouger, mais comme l’esprit pour l’écriture, il a besoin de se ressourcer.

C’est là que la relaxation entre en jeu. Pilier du bien-être avec le yoga et la méditation, chacune de ces pratiques tend à ce que l’auteur·e renoue avec son corps. On assimile souvent l’écriture à un sport. Un entraînement permet de s’améliorer et l’amélioration à s’entraîner davantage. Le cerveau a besoin de s’adapter pour que l’auteur·e s’affirme dans l’écriture, mais pas au détriment des activités et loisirs. Jamais. J’en lis pourtant beaucoup qui sacrifient leur lecture quotidienne ou leur séance de sport pour écrire.

LE BIEN-ÊTRE PAR L’ÉCRITURE

Il est possible d’écrire tout en faisant de l’écriture une activité de détente. Le journal d’auteur·e en fait partie. J’y assimile aussi les Story Cubes et consacre une nouvelle hebdomadaire à leur tirage.

Ils se déclinent en versions de voyages, terreur, actions, investigations, intergalactique, Batman, mythologie, médiévale, médicale… Si je me limite aux traditionnels, n’hésitez pas à aller voir ; vous trouverez forcément votre bonheur !

L’application Noisli, elle, me permet de créer des ambiances propices à l’écriture, même si elles ne correspondent pas à mes projets actuels. Si vous ne voulez pas payer (2,29€), vous pouvez chercher sur YouTube selon ce que vous écrivez en ce moment ou vous contenter de vos musiques habituelles.

 

Et vous, avez-vous une « routine bien-être », des méthodes de relaxation ? Savez-vous vous détendre, même au cœur d’un projet ultra-prenant ?

Aude Réco

Je suis autrice dans les genres de l’imaginaire à destination des adultes et des jeunes adultes.

Je suis adepte de méli-mélo temporel, de mondes aux contrées mystérieuses et, surtout, de maisons hantées et d’histoires de fantômes.
J’aime tout ce qui touche au passé et à la mémoire des lieux, aux secrets de famille et vieilles malles poussiéreuses pleines de souvenirs.

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8 commentaire

  1. Très intéressant cet article 🙂
    Ma posture devant l’écran était catastrophique au moment où j’ai lu cet article – de manière générale, quand je suis en mode “navigation internet” – mais elle est un peu meilleure quand j’écris – je crois. Ceci dit, c’est une des raisons pour lesquelles je privilégie l’écriture manuscrite pour mes premiers jets – bien qu’il faille quand même consacrer pas mal de temps à la saisie informatique pas la suite… Je trouve que l’écriture manuscrite détend davantage, le fait de sentir le crayon glisser sur le papier, en silence, contrairement à la saisie informatique qui s’accompagne du bruit des touches du clavier, de pouvoir s’installer dans son fauteuil préféré (avec une bonne tasse de chocolat à portée de main), sur son balcon ou sur la plage, etc.
    Et je n’hésite pas à prendre du temps pour me détendre autrement si j’en ressens le besoin – de toute façon, si je ne m’accorde pas ça, je ne suis plus bonne à rien, je n’avance pas davantage et il n’y a rien de tel pour complètement me bloquer voire provoquer une déprime. Pour ne pas laisser complètement la créativité de côté, je dessine, ça fait du bien. En octobre dernier, je n’ai pas écrit un mot, j’ai fait le défi inktober – un dessin par jour ou presque, là encore je ne me suis pas trop mis la pression – et ça m’a permis de retrouver plein de motivation pour retravailler sur mes projets d’écriture par la suite.

    1. Les boules quies pour le silence : il n’y a que ça de vrai ;p

      1. Encore faut-il pouvoir les mettre ^^ (J’ai les conduits auditifs trop étroits, dixit l’ORL.)

    2. J’avais tendance à m’avachir quand je glandais sur le Net, avant, mais avec mes récents problèmes de dos et cervicales, j’ai dû apprendre à travailler ma posture, en plus de la relaxation. Résultat, après un mois d’un planning strict, mais malléable : je sens un début d’amélioration. Moins de douleurs entraîne une meilleure concentration et plus de plaisir à m’atteler à mes manuscrits. (Même si j’ai toujours grand plaisir à écrire.)

  2. Je travaille partout : sur le canapé, à genoux devant le lit, dans le bus, sur les sièges trop haut des bars… Voyage oblige, la routine n’existe pas et c’est pour moi le meilleur moyen de ne pas avoir de douleurs. Changer de position 4 fois par jour !
    Plus du sport et du piano pour forcer le cerveau a décrocher totalement de l’écriture pendant les pauses.
    Je trouve que cet article pourra être utile à des tas de personnes !
    Par chance et parceque j’y suis sensible, je suis en très bonne santé et sans douleurs, mais je saurai où me renseigner si mon corps se met à me détester 😉

    1. À genoux devant le lit ! Mes genoux se portent à merveille, mais rien que l’idée de ne pas être installée confortablement sur ma chaise de bureau me rebute, ahah.
      Je change, moi aussi, souvent de posture, mais pas pour écrire. (Vive les pauses !)

  3. Très enrichissant comme billet! Je rajoute seulement qu’en écriture web, il est important de garder à l’esprit qu’entre votre texte et le lecteur se trouve un écran. Les façons de lire un texte sur un écran sont donc différentes par rapport à la lecture sur un magazine, il faut donc s’adapter.

  4. […] Lire aussi “Écrire n’est pas souffrir : le bien-être dans l’écriture”. […]

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